AgirpourIngrid.com - Paris - 27/10/08

"L’asile politique sera accordé" au guérillero des forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) "sous réserve de vérification de sa situation judicaire", a indiqué la présidence française.
Le guérillero Isaza, alias Isaias, a déserté en fin de semaine dernière emmenant l’ex-parlementaire Oscar Tulio Lizcano, 63 ans, aux mains des Farc depuis huit ans et dont il était le principal geôlier.
"Le président Sarkozy reste sur la même ligne. Pour aider à la libération d’otages, il avait dit qu’il accepterait d’accorder l’asile à des membres des Farc. Ceci à deux conditions : qu’ils soient repentis, et qu’il ne soient pas sous le coup de procédures judiciaires où que ce soit dans le monde", a-t-on précisé à l’Elysée.
"La France n’a pas abandonné les prisonniers des Farc et les otages au motif qu’Ingrid Betancourt a été libérée. On a continué à agir pour faire libérer les otages et l’offre que nous avons faite, nous la mettons en oeuvre", a pour sa part déclaré le Premier ministre François Fillon._
La France avait évoqué dès la fin 2007 la possibilité d’accueillir sur son territoire des guérilleros. Au départ, cette possibilité avait été avancée dans le cadre de la recherche d’un accord humanitaire qui serait négocié entre Bogota et les Farc.
Les Farc entendent échanger la trentaine d’otages dits "politiques" qu’elles détiennent contre quelque 500 guérilleros emprisonnés dans le cadre d’une solution négociée avec le gouvernement colombien. Mais les tractations entre les Farc et le président colombien Alvaro Uribe n’ont jamais commencé, butant notamment sur la mise en place d’une zone d’échange de prisonniers.
En mai, Alvaro Uribe a affirmé que la France était prête à accueillir des guérilleros qui déserteraient et permettraient de libérer des otages. Il avait alors annoncé un fonds de 100 millions de dollars afin d’offrir une récompense aux repentis. Paris, opposée à une libération des otages par la force, avait confirmé en juin être prêt à accueillir des guérilleros "dans le cadre d’une solution humanitaire" sans préciser s’il s’agissait de prisonniers ou de repentis.
L’ancien Comité de soutien à Ingrid Betancourt, libérée début juillet par l’armée colombienne, s’est dit lundi favorable à un accueil de repentis en France.
L’arrivée en France du guérillero repenti serait "un précédent très important car il montrerait aux autres Farc qu’ils peuvent faire la même chose. Cela relance l’espoir de libération des autres otages, un espoir fondamental pour les familles des otages restants", a affirmé de son côté Hervé Marro, porte-parole de l’ancien Comité de soutien à Ingrid Betancourt.
Reste désormais à définir le statut dont pourrait bénéficier ces ex-guérilleros, les Farc étant classées organisations terroristes par l’Union européenne depuis 2002, explique-t-on de sources proches du dossier.
