AgirpourIngrid.com - Saint-Denis - 03/06/08
A l’occasion du match amical de football France-Colombie, le Comité de soutien avait annoncé sa volonté de saisir la balle au bond en associant symboliquement le cas d’Ingrid Betancourt et des otages de Colombie à cet évènement sportif.
Cette décision nous semblait pertinente tant nous souhaitions inviter à la fraternité, dans le cadre d’un moment naturellement fraternel. A aucun moment, nous n’avions envisagé de perturber un match que nous respectons ; à aucun moment, nous n’avions prévu de gêner des sportifs que nous admirons et soutenons.
En dépit de cela, il semble que ni Ingrid ni les otages de Colombie n’étaient les bienvenus en marge du match. A notre arrivée au Stade de France, un sympathisant portant une pancarte avec des portraits d’Ingrid et de plusieurs otages ainsi que le slogan « L’indifférence pèse plus que les chaînes » s’est vu soustraire son outil de solidarité par les forces de l’ordre. Pour leur part, deux membres du Comité de soutien se sont vues empêcher l’accès à l’enceinte tant qu’elles n’enlevaient pas leurs t-shirts arborant le portait d’Ingrid et le slogan « No más secuestros » (Plus jamais de prise d’otages).
Par la suite, nous sommes parvenus à rentrer dans le stade en possession de t-shirts où était dessinée sur chacun une lettre différente pour former ensemble le mot « Libertad » : à cette fin, il nous a fallu les dissimuler à l’entrée. Nous avons pu les brandir avant le match et des photos ont alors été prises. Lors de la mi-temps, nous avons voulu récidiver cet acte de soutien à des personnes privées de liberté, parfois depuis plus de 10 ans. Cela ne fut pas du goût de la sécurité qui nous confisqua les t-shirts, sans la moindre explication.
Nous tenons également à remercier les supporters qui ont réussi à faire flotter les banderoles « Ingrid, Courage » et « Merci Domenech, Victoire pour Ingrid ».
Le Comité de soutien tient à faire part de son plus grand étonnement face à cette série d’évènements qui nous laissent aussi amers que confus. Alors que la cause d’Ingrid Betancourt et des otages de Colombie a été érigée en « cause nationale » en haut lieu, nous pouvons pas comprendre que l’on nous interdise de réclamer leur libération, sans la moindre agressivité ni la moindre politisation du thème. Nous trouvons incroyable que les valeurs de courage et d’abnégation, si chères au sport, aient été laissées de côte pour mieux rendre absents Ingrid et les otages de ce match.
Une belle occasion a été manquée et comme en football, cela ne pardonne pas.
Les quotidiens colombiens El Tiempo et El Pais de Cali, relatent le geste de solidarité

En légende de photo : "Les spectateurs du match entre la France et la Colombie, à Paris, n’ont pas manqué l’occasion de demander la liberté des otages".

En légende de photo : "Pour les Colombiens. En marge de la rivalité du terrain, dans les gradins du Stade de France, les Français se sont solidarisés hier avec les otages colombiens et ont demandé leur liberté (...)."
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