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[Dolu]

Colombie

Enlev�e par les rebelles avec Ingrid Betancourt, Clara Rojas, sa directrice de campagne, aurait connu l'amour en captivit�. Une information qui fait scandale


Dans l'affaire Ingrid Betancourt, elle est l'h�ro�ne rest�e dans l'ombre. Peu connue des Fran�ais, Clara Rojas accompagnait la candidate � la pr�sidentielle en qualit� de directrice de campagne en ce jour fatal de f�vrier 2002 o� les deux femmes furent arr�t�es � un barrage routier et s�questr�es par les Forces arm�es r�volutionnaires de Colombie (Farc). Peu apr�s, les gu�rilleros propos�rent � Clara de recouvrer la libert�. Mais dans un admirable geste de loyaut�, elle refusa net d'abandonner Ingrid, son amie et compagne d'infortune, qu'elle consid�re comme une s�ur.
En captivit�, le destin de Claraleti - c'est son surnom - a, semble-t-il, bascul� � nouveau. A en croire Jorge Enrique Botero, l'un des rares journalistes du pays ayant ses entr�es aupr�s des Farc, cette avocate de formation, �g�e de 42 ans, aurait mis au monde un gar�on, aujourd'hui �g� de 2 ans. Ce scoop, qui fascine et scandalise la Colombie, est d�taill� dans Ultimas Noticias de la guerra (Derni�res nouvelles de la guerre), un livre publi� le 6 avril et qui raconte la vie quotidienne chez les rebelles en m�lant reportage et fiction. Ainsi, l'accouchement, par c�sarienne, se serait d�roul� dans des conditions extr�mes, � l'aide d'instruments de cuisine, mais en pr�sence d'une sage-femme et d'une doctoresse, toutes deux enr�l�es dans les Farc.
Au grand soulagement de la famille de Claraleti, cette grossesse, a expliqu� l'auteur dans les m�dias colombiens, est non le r�sultat d'un viol, mais le fruit d'une histoire d'amour entre la captive et l'un de ses gardiens. Les deux amants l'ont tenue secr�te aussi longtemps que possible et les commandants de la gu�rilla ne l'ont d�couverte qu'� partir du moment o� elle est devenue impossible � dissimuler. D�s lors, le futur p�re (dont Botero ignore l'identit�) a �t� �loign� de Clara Rojas conform�ment au r�glement int�rieur des Farc, qui sanctionne durement - jusqu'� la mort - tous les combattants ayant des relations intimes avec des prisonniers.
Entre les lignes, Ultimas Noticias de la guerra laisse entendre que les conditions de d�tention de Clara Rojas et d'Ingrid Betancourt sont plut�t meilleures que celles des autres otages. Et qu'Ingrid Betancourt donne des cours de fran�ais aux jeunes paysans, ce qui n'a rien d'impossible. Les captives sont-elles victimes du syndrome de Stockholm? �Non, r�pond le journaliste dans une interview, car ces deux femmes n'ont pas bascul� dans l'autre camp ni embrass� la cause de leurs ravisseurs.�

Une manipulation de la gu�rilla ?

Quoi qu'il en soit, c'est peu dire que le livre de Jorge Enrique Botero, r�put� pour son s�rieux, mais �galement connu pour sa proximit� avec les Farc (qui l'ont r�cemment autoris� � filmer une interview de trois otages am�ricains retenus dans la jungle), suscite le malaise, notamment parce que l'auteur n'a jamais rencontr� Clara Rojas. �J'ai appris cette naissance de mani�re fortuite, explique Botero. Et c'est pr�cis�ment ce qui renforce ma conviction qu'elle a bien eu lieu. L'information m'a par la suite �t� confirm�e les yeux dans les yeux par Raul Reyes, le n� 2 des Farc.� De l� � penser que Botero a �t� victime d'une manipulation du tr�s retors Raul Reyes, il n'y a qu'un pas, que de nombreux Colombiens franchissent all�grement. D'autant qu'aucune preuve de vie n'a �t� re�ue depuis deux ans et demi.
Une partie de l'opinion soup�onne les Farc d'avoir mont� un plan de communication destin� � pr�senter les gu�rilleros sous un meilleur jour. Botero lui-m�me y pr�te le flanc: �A mon sens, la guerre est mal racont�e et uniquement � partir de chiffres arides. Des liens se tissent entre les �tres, et il manque toute cette dimension humaine�, d�clare-t-il, faussement na�f. Accus� de violer l'�thique journalistique, ce dernier, pour faire bonne mesure, a propos� de r�troc�der ses droits d'auteur � l'ONG Asfamipaz. R�ponse indign�e de Marleny Orjuela Manjarr�s, pr�sidente de cette association de soutien de 300 otages colombiens d�tenus par les Farc: �Jamais nous n'accepterons d'argent provenant de quelqu'un qui s'adonne � un trafic de dignit� humaine.�

L'Express - mardi 11 avril 2006
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Ludovic

Les vertus se perdent dans l'int�r�t
Comme les fleuves dans la mer.

De la Rochefoucaud

[Carmen]

https://www.lasvocesdelsecuestro.com/noticias_view.asp?id=10917

o� la famille de Clara Rojas d�savoue le livre de Botero.
et �galement la traduction :

La famille de Clara Rojas n�envisage pas de poursuites contre le livre de Jorge Enrique Botero.
Agencia voces/El Tiempo

BOGOTA Colombie : Cependant ils l�ont s�v�rement questionn� pour avoir publi� la version du fils suppos� bas� uniquement sur des suppositions. Aucune poursuite ne seront d�pos�e contre les Editions Random House Mondadori, qui a publi� le livre : �Ultimas noticias de la guerra�, qui raconte que Clara Rojas -d�tenue par les FARC, donna le jour � un enfant de guerillero il y a 2 ans, par la famille de l�avocate s�questr�e �il y a 4ans avec l�ex-candidate � la pr�sidence Ingrid B�tancourt.

Un communiqu� envoy� � ce journal et sign� par la m�re de l�otage, Clara Gonzalez, y par son fils Ivan, affirme que leur d�cision est de �ne pas participer la foire aux suppositions � laquelle se livre le journaliste, en utilisant des noms propres�.

Le fr�re de Clara pr�sente ses excuses pour avoir parl� de cette suppos� maternit�.
�Moi, Yvan Rojas, je demande pardon, rectifie et reconna�t que je suis tomb� dans la m�me erreur que le journaliste, en confirmant des supposition bas�es sur des rumeurs.

Le communiqu� de la famille Rojas est tomb� 4 jours apr�s que le pays ait eu connaissance de la nouvelle sur la suppos� maternit� de Clara, relat� dans �Ultimas Noticias de la Guerra�, sorti en d�but de semaine et qui a provoqu� un grand d�bat.
Non seulement parce que ce livre fait r�f�rence � la vie priv�e de l�otage, mais surtout parce que la r�v�lation a �t� faite avant le lancement du livre, ce que certains supposent comme un acte promotionel d�lib�r�.

�Il a compromis l�honneur de Clara�

Au m�me temps qu�ils annon�aient leur d�cision de ne pas engager de poursuites, la famille de Clara Rojas disqualifiait le journaliste Botero.

�Nous consid�rons que c�est la soci�t� qui doit d�cider si nous partageons le titre de colombien avec ce genre de personne, qui n�ont aucun respect pour leur profession, pour leur pays, pour les acteurs du conflit, pour les compatriotes, vu qu�il a �crit un livre bas� sur des suppostions, sans preuves, dont l�unique source d�information est la parole d�un guerillero, compromettant ainsi l�honneur, l�intimit� et la situation humaine de personnes se trouvant dans l�impossibilit� de se d�fendre� dit textuellement le communiqu�.

A la suite de la pol�mique susciter par son livre, Botero a dit que son seul int�r�t �tait de montrer l�autre face de la guerre, les situations humaines qui se cachent derri�re celle-ci.
Il a m�me offert de reverser le fruit de ses ventes aux familles des otages politique qui �uvrent pour les faire lib�rer.
Asfamipas, organisation qui r�unit les familles de militaires et policiers s�questr�s a refus� cette offre.

Carmen S�nchez
Comit� Ard�che pour Ingrid