Mana
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Post� le: Mar Jan 16, 2007 1:36 pm Sujet du message: La Colombie attaque T�l�-Ch�vez |
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Lib�ration
Bogot� accuse un journaliste de la cha�ne Telesur d'avoir servi les Farc.
Par Michel TAILLE
QUOTIDIEN : mardi 16 janvier 2007
Bogot� de notre correspondant
Telesur a des ennemis en Colombie. La cha�ne d'information, qui se veut une anti-CNN latino-am�ricaine, d�nonce un �montage� judiciaire destin� � la m�ler � la gu�rilla d'extr�me gauche des Forces arm�es r�volutionnaires de Colombie (Farc). Son correspondant � Bogot�, Freddy Mu�oz, a �t� arr�t� le 19 novembre, au retour d'une formation au Venezuela, et incarc�r� plusieurs semaines. Il est actuellement inculp� de �r�bellion et terrorisme�.
Explosifs. Dans le dossier d'accusation figurent les t�moignages de plusieurs d�serteurs des Farc selon lesquels Freddy Mu�oz, journaliste depuis douze ans, serait un ex-gu�rillero expert en explosifs et auteur de plusieurs attentats. Coup dur pour la cr�dibilit� de Telesur : cette cha�ne publique promue par le Venezuela �r�volutionnaire� du pr�sident Hugo Ch�vez avec la participation de plusieurs pays � gauche (Cuba, Bolivie, Argentine et Uruguay), pour contrer la �vision h�g�monique� des m�dias occidentaux, se trouverait ainsi mouill�e � un groupe �tiquet� �terroriste� par Washington et Bruxelles.
Mais le dossier contre Mu�oz est vite apparu fantaisiste. �Sans aucune preuve s�rieuse�, selon Reporters sans fronti�res, il ne semble s'appuyer que sur les �t�moignages impr�cis et douteux� des ex-gu�rilleros : un examen de la m�decine l�gale a rapidement discr�dit� l'un d'eux, qui affirmait que le journaliste avait eu le torse br�l� par une bombe de sa fabrication.
Un autre d�serteur, qui affirmait avoir v�cu avec Mu�oz en 2002 pendant plusieurs mois dans un campement des Farc, ne s'est pas montr� plus convaincant : �Je travaillais � cette p�riode dans une entreprise, en ville�, r�torque Mu�oz. Pour couronner le tout, l'un des accusateurs s'est r�tract� en d�but d'ann�e : �J'en ai assez que l'arm�e et les enqu�teurs me fassent accuser des gens que je ne connais pas�, aurait-il d�clar�, selon la d�fense. Assez pour convaincre un juge de lui accorder la libert� conditionnelle la semaine derni�re, alors que l'enqu�te continue.
Barbouzes. �C'est un montage clairement dirig� contre Telesur�, estime le journaliste. La �cha�ne de Ch�vez� a toujours suscit� l'hostilit� des cercles conservateurs colombiens, qui accusent le Venezuela de complaisance avec la gu�rilla colombienne. Le premier essai de diffusion par satellite de Telesur, en mai 2005, avait d�j� fait bondir les services secrets. Ils y voyaient Manuel Marulanda, chef historique des Farc, suivi d'une femme entonnant un refrain aux accents clairement s�paratistes basques. �Eta, Eta, Eta�, comprenaient les peu m�lomanes barbouzes de Bogot�, qui accus�rent la future cha�ne de �stimuler le terrorisme�. Le refrain �tait en fait celui d'une chanson de Caetano Veloso, m�connue des casernes, et les images du vieux gu�rillero �taient issues d'archives provenant d'un documentaire.
�Liens�. Depuis, la cha�ne n'a pas am�lior� son image aupr�s du pouvoir en Colombie : elle a d�nonc� de �faux attentats� attribu�s aux Farc et abondamment couvert les �liens des paramilitaires avec le pouvoir et la corruption dans l'arm�e�, �num�re Freddy Mu�oz. Telesur a aussi diffus� plusieurs interviews de responsables des Farc, autant de �terroristes vedettes des m�dias� contre lesquels peste le pr�sident colombien Alvaro Uribe, et l'ex-ministre de la D�fense, Camilo Ospina, avait refus�, lors d'une conf�rence de presse, de laisser Freddy Mu�oz poser sa question.
�Les attaques les plus agressives [contre Telesur] viennent de Colombie�, estime le pr�sident de la cha�ne, Andr�s Izarra. Son correspondant esp�re �tre blanchi au plus vite, mais il craint pour sa vie : un des d�serteurs qui l'accusent aurait d�j� fait un t�moignage bidon contre un universitaire renomm�, qui avait �t� assassin� peu de temps apr�s avoir �t� rel�ch�. Et, la semaine derni�re, selon Mu�oz, des agents des services secrets auraient tent� de le faire suivre apr�s sa lib�ration. |
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