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[Mana]

BOGOTA (Reuters) - Un policier qui s'est �vad� apr�s avoir �t� l'otage des Forces arm�es r�volutionnaires de Colombie (Farc) pendant pr�s de neuf ans, a dit avoir �t� d�tenu jusqu'au mois dernier en compagnie de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, notamment.

Emaci� et au large dans son uniforme, Jhon Frank Pinchao a racont� qu'il �tait parvenu � se d�faire des cha�nes qui l'entravaient et avait march� pendant 17 jours dans la jungle avant de tomber sur une patrouille de police.

"Ils nous d�pla�aient d'un camp � un autre apr�s quelques mois", a-t-il expliqu� mercredi lors d'une conf�rence de presse apr�s un entretien avec le pr�sident Alvaro Uribe.

"La derni�re fois que je les ai vus, c'�tait le 28 avril", a poursuivi l'ex-otage interrog� au sujet d'Ingrid Betancourt et de trois Am�ricains d�tenus � ses c�t�s.

Des propos qui ont redonn� de l'espoir � la famille d'Ingrid Betancourt, dont les enfants vivent en France.

"Sachant que nous, on n'a pas de preuve de vie de maman depuis quatre ans, c'est vrai que ce serait pour nous une nouvelle assez g�niale si elle se confirme", a d�clar� jeudi sur LCI sa fille M�lanie.

L'ancienne candidate des Verts � l'�lection pr�sidentielle colombienne a �t� enlev�e le 23 f�vrier 2002 par le mouvement marxiste.

Les trois Am�ricains, Thomas Howes, Marc Gonsalves et Keith Stansell, ont �t� kidnapp�s en 2003. Ils menaient une op�ration a�rienne de rep�rage de plants de coca, plante servant � la fabrication de coca�ne, lorsque l'appareil dans lequel ils se trouvaient s'est �cras�.

Les rebelles avaient alors tu� un autre Am�ricain et un Colombien qui se trouvaient �galement dans l'avion.

On �tait sans nouvelle des trois Am�ricains depuis la diffusion, en octobre 2003, d'une vid�o r�alis�e par un journaliste colombien dans laquelle ils apparaissaient.

PROBLEMES MEDICAUX

Les Farc, plus ancien mouvement de gu�rilla d'Am�rique latine, r�clament la d�militarisation d'une vaste zone rurale en �change de l'ouverture de discussions sur la lib�ration de leurs otages.

Le policier colombien avait �t� captur� par les rebelles lors de l'attaque d'un camp de la police en 1998. Certains policiers avaient �t� tu�s et une soixantaine de personnes avaient �t� enlev�es.

Pinchao dit avoir �t� d�tenu avec un groupe de 13 otages, parmi lesquels se trouvaient des policiers.

Tous les otages, a-t-il dit, souffrent de probl�mes m�dicaux d�s � leurs ann�es de d�tention dans la jungle. Gonsalves, notamment, souffre d'une h�patite.

"J'esp�re qu'ils vont pouvoir rentrer bient�t, que Dieu les prot�ge", a-t-il dit, avant de fondre en larmes.

Depuis son arriv�e au pouvoir, le pr�sident Uribe, qui est un important alli� de Washington en Am�rique latine, est parvenu � faire reculer la violence en envoyant l'arm�e reprendre des zones urbaines et de grands axes de circulation aux rebelles. Il a �galement n�goci� le d�sarmement de groupes paramilitaires.

De violents combats continuent cependant d'opposer les forces gouvernementales aux Farc dans les zones rurales et la question des otages - ils sont plusieurs centaines, dont certains d�tenus depuis huit ans - reste un sujet sensible.

Les discussions entre Uribe et les rebelles sur l'ouverture de n�gociations concernant l'�change d'une soixantaine d'otages contre des prisonniers sont dans l'impasse.

"La principale pens�e de toute victime d'un enl�vement � chaque seconde de la journ�e c'est la libert�", a expliqu� Pinchao. "J'ai eu ma chance et je l'ai saisie".