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LE MONDE | 04.01.07 | 14h24 � Mis � jour le 04.01.07 | 14h24
BOGOTA CORRESPONDANTE

Qui assassine les paramilitaires colombiens d�mobilis�s ? Dans une lettre collective adress�e au pr�sident de la R�publique, Alvaro Uribe (droite), lundi 1er janvier, un millier d'anciens combattants paramilitaires ont demand� que lumi�re soit faite sur la mort de Jairo Andres Angarita, tu� par deux inconnus alors qu'il d�nait dans un restaurant de Medellin, le 28 d�cembre.

Bras droit du principal chef paramilitaire, Salvatore Mancuso, qui op�rait dans le nord de la Colombie, Jairo Andres Angarita avait menac� � plusieurs reprises de r�v�ler les liens existants entre les hommes politiques et les miliciens d'extr�me droite.

Selon l'hebdomadaire Semana, cet homme de 36 ans, ancien officier de l'arm�e, �tait probablement "une des personnes qui d�tenait le plus d'informations sur les liens entre les forces arm�es et les groupes paramilitaires".

Le gouvernement a offert une r�compense de 100 millions de pesos (36 000 euros) � qui permettrait de capturer les assassins de M. Angarita. Le ministre de l'int�rieur, Carlos Holguin, l'a confirm� : "Le meurtre de Jairo Andres Angarita n'est pas un cas isol�." Quatre cadres paramilitaires de rang interm�diaire ont �t� r�cemment assassin�s. Ils devaient tous t�moigner devant la Commission nationale de r�paration et r�conciliation (CNRR), charg�e de faire la lumi�re sur les crimes commis.


31 000 MILICIENS D�SARM�S


Une centaine d'anciens miliciens de base ont �galement �t� tu�s en 2006. S'agit-il de r�glement de comptes entre les chefs paramilitaires aujourd'hui sous les verrous ? Ou de la reprise en main des circuits mafieux qu'ils contr�laient ? Ou bien d'assassinats s�lectifs en vue de faire taire d'�ventuels d�lateurs ?

Les hypoth�ses pour expliquer la vague d'assassinats se multiplient. L'immense majorit� des 31 000 combattants ayant d�pos� les armes au terme des n�gociations engag�es par le pr�sident Uribe est retourn�e � la vie civile. Seuls ceux qui ont des comptes � rendre � la justice pour des crimes atroces sont d�tenus.

Les 59 chefs paramilitaires qui ont accept� de se livrer sont incarc�r�s dans la prison de haute s�curit� d'Itagui, pr�s de Medellin. Pour b�n�ficier des r�ductions de peine pr�vues par la loi "justice et paix" adopt�e en juillet 2005, ils doivent avouer toute la v�rit� sur leurs exactions.

La d�position de Salvatore Mancuso, premier chef paramilitaire � t�moigner, le 19 d�cembre, �tait tr�s attendue. Ses premi�res d�clarations ont d��u ceux qui attendaient des r�v�lations sur les complicit�s dont ont b�n�fici� les paramilitaires au sein de l'�lite �conomique et politique du pays.

Les f�tes de fin d'ann�e ont paralys� le scandale en cours, dit de la "parapolitique". La justice ne reprendra ses travaux et Salvatore Mancuso sa d�position, qu'� la mi-janvier.

Marie Delcas